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Angiologie-Vasculaire

14 déc 2023

SFNDT 2023 | Microangiopathies thrombotiques : régulation de la voie alterne du complément

Simon VILLE, CHU de Nantes

Les microangiopathies thrombotiques et les néphropathies liées à un défaut de régulation de la voie alterne du complément sont des sujets toujours très appréciés par les néphrologues français. Le congrès de la SFNDT de cette année n’a pas été en reste avec notamment trois communications inédites s’y rapportant.

La première, effectuée par Valentin Maisons (Tours), se situe sur le plan clinique et rend compte de la création d’une très large cohorte historique multicentrique française de microangiopathie thrombotique. Les 757 patients, recrutés entre 2009 et 2022 dans 20 centres différents, devaient tous avoir bénéficié d’une biopsie rénale avec des lésions de MAT. Cette étude qui devrait être suivie par d’autres, à la vue de l’importance de cette cohorte qui se veut aussi dorénavant prospective, s’est attachée à comparer les 341 (45 %) patients qui présentaient une MAT limitée au rein avec les 416 autres (55 %) qui présentaient également des anomalies hématologiques. Les formes limitées au rein avaient une présentation moins sévère au diagnostic, avec également après ajustement un risque moindre de décès, de dialyse et d’événement cardiovasculaire. Toutes les causes de MAT pouvaient se présenter sous cette forme limitée au rein à l’exception du purpura thrombotique thrombocytopénique. Néanmoins certaines étiologies étaient plus fréquemment associées à cette forme en particulier les anti-VEGF et les hémopathies (avec ou sans allogreffe), et à l’inverse moins souvent en cas de SHU (syndrome hémolytique et urémique) typique, de sclérodermie, d’infection et de toxicité de la gemcitabine. Une seconde présentation par Anna Duval (Strasbourg) a porté sur l’impact de de la génétique de la voie alterne du complément sur la survie rénale dans la néphropathie à IgA. Dans cette étude, 262 patients avec une maladie de Berger ont vu leurs gènes de la voie alterne du complément séquencés. Les auteurs ont trouvé que 13,3 % des patients présentaient au moins un variant rare (MAF < 0,1 ) avec en particulier 5 % de variants du facteur H. La présence d’un de ces variants était associée à une moins bonne survie rénale. De plus, une étude fonctionnelle in vitro avec 4 de ces variants a pu montrer une diminution de leur capacité à réguler la C3 convertase via divers mécanismes permettant de classer nouvellement un de ces variants comme pathogène. Ces résultats confortent l’hypothèse d’un défaut de régulation du complément comme facteur de progression de la néphropathie à IgA et par conséquent suggèrent un intérêt possible des molécules qui le ciblent dans cette pathologie. Enfin, la dernière présentation par Marie-Sophie Meulman du centre de recherche des Cordeliers, qui effectue ses travaux sous la direction de Sophie Chauvet, s’est intéressée à l’impact clinique potentiel sur la glomérulopathie à dépôts de C3 de l’activation intra-rénale de la voie finale du complément. En effet cette pathologie est caractérisée par des dépôts de C3 dans le glomérule qui peuvent être favorisés par des mutations génétiques des protéines de régulation de la voie alterne ou des anomalies acquises entrant dans le cadre de l’auto-immunité. Au-delà, son évolution est très hétérogène, certains patients évoluant rapidement vers l’insuffisance rénale alors que d’autres ont une forme de meilleur pronostic. L’hypothèse formulée est que l’activation ou non de la voie commune finale du complément pourrait expliquer en partie ces différences. Pour étudier cela elle a réalisé sur 53 biopsies de patients avec une C3GN un marquage par C5b9 (qui témoigne de l’activation de la voie finale du complément) ainsi qu’une étude transcriptomique. Les auteurs ont trouvé une corrélation entre l’intensité du marquage et certains profils transcriptomiques, identifiés de façon non biaisée, et le score d’activité et de chronicité histologique. Ces résultats qui devront être confirmés tendent à prouver que la voie finale commune du complément contribue à une évolution péjorative chez certains patients et suggèrent donc que son blocage pourrait avoir un effet thérapeutique. D’après des communications de Valentin Maisons (Tours), Anna Duval (Strasbourg) et Marie-Sophie Meulman du centre de recherche des Cordeliers, dans le cadre du congrès de la SFNDT 2023, Liège (Belgique)

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